FAQ
Foire Aux Questions :
Ai-je besoin d'avoir des connaissances en philosophie pour pratiquer la philosophie ?
Non, la pratique philosophique est ouverte à tous.
La pratique philosophique est-elle une thérapie ?
Ce n'est pas sa visée première mais elle peut avoir des effets thérapeutiques. Cependant, il faut un équilibre psychologique minimum pour pouvoir s'y prêter.
La Consultation Philosophique (résumé d'une vidéo YouTube sur la consultation philosophique avec Tommaso Todesca et Eugénie Vegleris, praticiens philosophes https://youtu.be/ZuPjFW4I1kg?si=2p_9c_G9awy2qpkr)
1. Qu'est-ce que la consultation philosophique et comment se distingue-t-elle des autres formes d'accompagnement ?
1. Qu'est-ce que la consultation philosophique et comment se distingue-t-elle des autres formes d'accompagnement ?
La consultation philosophique est une démarche qui renoue avec la tradition philosophique antique du dialogue et du questionnement. Elle vise à éclairer les situations vécues par les individus, qu'ils soient des particuliers ou des professionnels, afin de les aider à mieux les comprendre, à ne pas les subir et à devenir plus libres dans leurs choix et leurs actions. Contrairement aux psychothérapies qui explorent souvent le passé pour comprendre les difficultés actuelles, la consultation philosophique se concentre sur le présent et se projette vers l'avenir. Elle ne se positionne pas comme une thérapie au sens médical du terme, car elle s'adresse à des personnes qui ont des inquiétudes existentielles ou des difficultés de vie courantes, et non à celles souffrant de pathologies psychologiques profondes, qui sont invitées à consulter des professionnels de la santé mentale. De plus, contrairement au coaching qui peut parfois viser une adaptation à des objectifs prédéfinis par l'organisation, la consultation philosophique met l'accent sur la liberté et l'autonomie de pensée de l'individu, en l'aidant à déconstruire les préjugés et les émotions qui peuvent obscurcir son jugement. Le philosophe consultant ne donne pas de conseils ni de recettes, mais s'engage dans un questionnement avec l'autre, en présupposant qu'il est un adulte mature capable de réagir et de trouver ses propres réponses.
2. Quelle est la place de la philosophie "vivante" ou non-académique dans la consultation philosophique ?
La consultation philosophique se veut accessible à tous et s'inscrit dans une démarche de partage et de pratique de la philosophie au-delà du cercle universitaire des spécialistes. Elle valorise une philosophie questionnante, inspirée des dialogues socratiques, qui s'applique aux situations concrètes de la vie. L'objectif est de rendre la philosophie utile pour améliorer la vie quotidienne des individus, en utilisant des concepts philosophiques comme cadres de réflexion pour prendre des décisions et forger des opinions éclairées. La démarche consiste souvent à faire dialoguer les problématiques personnelles avec la pensée de philosophes reconnus, non pas comme des autorités dogmatiques, mais comme des sources d'éclairage et de nouvelles perspectives. L'idée est de montrer comment la pensée philosophique peut résonner avec l'expérience individuelle, offrant ainsi une forme de "thérapie par la philosophie" au sens originel de soin de l'âme, distincte des approches médicales contemporaines.
3. Comment le dialogue et le questionnement sont-ils utilisés comme outils fondamentaux dans la consultation philosophique ?
Le dialogue est au cœur de la consultation philosophique. Il s'agit d'un échange entre le philosophe consultant et la personne qui consulte, basé sur l'écoute active et la prise en compte de chaque idée exprimée. Le philosophe utilise des questions simples mais profondes pour inviter la personne à réfléchir sur ses propres représentations, ses valeurs et ses jugements. L'objectif n'est pas de trouver une réponse unique ou une vérité absolue, mais plutôt d'amener la personne à clarifier sa pensée, à identifier ses propres contradictions et à élargir sa perspective sur la situation. Le questionnement permet de déconstruire les évidences et les préjugés, de mettre en lumière les enjeux et les options possibles, et ainsi de favoriser une plus grande liberté de jugement et d'action. La consultation est conçue comme un espace de pensée partagée où la personne est encouragée à explorer ses propres réponses, le philosophe agissant comme un guide ou un accoucheur de sens
.4. Quel rôle jouent les concepts philosophiques et les références aux penseurs dans la démarche de consultation ?
Les concepts philosophiques et les références aux penseurs jouent un rôle d'éclairage et de mise en perspective dans la consultation philosophique. Face à une situation ou une interrogation particulière, le philosophe peut suggérer des concepts (comme la distinction stoïcienne entre ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas, ou l'approche du socialisme critique sur le rôle social de l'individu) qui peuvent offrir un nouveau cadre de compréhension. De même, la citation ou l'évocation d'un philosophe (comme Nietzsche, Spinoza, Foucault ou Hannah Arendt) peut permettre à la personne de se sentir moins seule face à ses difficultés, de réaliser que ses préoccupations ont été pensées par d'autres, et d'accéder à de nouvelles pistes de réflexion. Il ne s'agit pas d'appliquer des théories philosophiques toutes faites, mais plutôt de trouver des résonances entre la pensée des grands auteurs et l'expérience singulière de la personne, afin d'ouvrir de nouvelles voies de compréhension et d'action. Le philosophe cherche ainsi à créer une "étincelle" de pensée chez la personne, qui ne vient pas de lui mais d'une rencontre avec une idée ou un auteur.
5. Comment la consultation philosophique aborde-t-elle la question de la vérité et des différentes perspectives ?
La consultation philosophique reconnaît la multiplicité des perspectives et se méfie des affirmations de vérité absolue, considérées comme potentiellement dogmatiques ou totalitaires. L'objectif n'est pas d'imposer une vision unique ou de détenir la vérité, mais plutôt d'explorer les différentes interprétations possibles d'une situation ou d'un concept. Le dialogue philosophique permet de confronter ces différents points de vue, de mettre en évidence leurs convergences et leurs divergences, et d'arriver à une compréhension plus nuancée et partagée, même si elle n'est pas une définition de dictionnaire. L'accent est mis sur la vérité de l'expérience individuelle et sur la manière dont chacun utilise les mots et les concepts pour se comprendre soi-même et comprendre les autres. La consultation philosophique favorise une réflexion critique sur ses propres biais et en encourageant une vision plus juste de soi-même et du monde.
6. Quelles sont les spécificités de la consultation philosophique en contexte professionnel ou organisationnel ?
En contexte professionnel, la consultation philosophique peut s'adresser à des individus au sein de l'organisation, mais elle peut également viser à éclairer les dynamiques et les problématiques propres à l'entreprise elle-même. L'approche n'est pas centrée uniquement sur l'individu, mais peut s'étendre à une analyse de la "pathologie" de l'organisation ou de la société dans laquelle elle évolue. Le rôle du philosophe consultant peut alors être de révéler des angles morts, de questionner les présupposés culturels et les fonctionnements implicites, et de susciter une prise de conscience collective. Par exemple, face à une crise sociale interne, plutôt que de se focaliser sur les revendications salariales, une approche philosophique peut chercher à comprendre les besoins de reconnaissance des employés, en allant au-delà des demandes immédiates. L'intervention du philosophe est souvent mandatée par un "dirigeant éclairé" qui reconnaît la valeur d'une réflexion en profondeur pour faire évoluer les choses. Cependant, l'efficacité de ces interventions sur le long terme et leur capacité à transformer les organisations restent des questions ouvertes.
7. Comment la consultation philosophique se positionne-t-elle face aux enjeux politiques et sociaux contemporains ?
La consultation philosophique, en encourageant la pensée critique et l'autonomie de jugement, a potentiellement une dimension politique, même si elle se concentre principalement sur l'individu. L'objectif est d'aider les personnes à ne pas se conformer passivement aux normes et aux injonctions sociales, mais à devenir des penseurs critiques capables de remettre en question le système dans lequel elles évoluent. La consultation peut ainsi amener une personne à interroger son rôle et sa place dans la société, et à envisager des marges de manœuvre et des possibilités de changement. Cependant, la question de savoir si l'amélioration du bien-être individuel contribue réellement à une transformation sociale plus large reste débattue. Certains estiment que l'éveil des consciences individuelles est une condition nécessaire à un changement collectif, tandis que d'autres soulignent les limites d'une approche trop individualiste face à des problèmes systémiques. Le rôle du philosophe consultant est donc aussi de poser cette question de la fonction politique de son intervention.
8. Comment se déroule concrètement une consultation philosophique et quelle est la question de la rémunération ?
Concrètement, une consultation philosophique se déroule généralement sous forme d'entretiens, en face à face ou potentiellement à distance. La durée et la fréquence des séances peuvent varier en fonction des besoins et des demandes de la personne. La démarche commence souvent par un échange libre où la personne expose sa situation ou sa question. Le philosophe écoute attentivement et pose ensuite des questions pour aider à clarifier le problème et à explorer différentes perspectives. Il peut également proposer des références philosophiques ou des concepts pertinents. L'accent est mis sur le dialogue et la co-construction de sens. La question de la rémunération dépend du contexte : pour les particuliers, la consultation est généralement payée directement par la personne. Pour les interventions en entreprise, le philosophe est rémunéré par l'organisation qui mandate la consultation, souvent via un budget de formation ou de conseil. Il est important de noter que, même dans un contexte organisationnel, le philosophe consultant considère souvent son interlocuteur direct (l'employé) comme son véritable "client", et non l'entité qui le paie, afin de garantir une démarche éthique et centrée sur la liberté et le bien-être de l'individu.